LA PEUR
La peur est présente tout au long d'une vie. Plus particulièrement dans notre cas, l'adolescence qui est une phase de transformation dans tous les sens du terme : aussi bien physique que psychologique, avec une peur du présent, du futur mais peut-être aussi du passé, de l'enfance ou de la petite enfance, peur consciente ou inconsciente.
La peur tétanise. La peur trouve sa force dans l'hésitation et le doute.
J'ai pensé ce travail photographique en noir et blanc sur l'idée du temps, le temps qui passe. Et plus particulièrement sur la seconde, qui est notre base à l'échelle humaine. Que se passe-t-il pendant une seconde ? Que peut-on voir, apercevoir, deviner, imaginer sur un "zoom" d'une seconde de pose ?
Les jeunes ont posé pour une première photographie réalisée en studio avec une lumière très propre, très brillante, très nette (mise en place de boîtes à lumière). Ils se sont mis dans l'émotion qu'ils ont choisie, dans le souvenir d'un doute, d'une peur ou autre.
Ce même jeune a posé une seconde fois sans flash et bougera face à l'objectif pendant une seconde (alors que la vitesse de déclenchement du flash sera, elle, de 1/100è de seconde).
C'est bien ce passage flou qui définira l'intemporalité des sentiments. On dit que la peur empêche le mouvement et fige, comme le fait un flash photographique, un instant précis. Cette seconde photographie illustrera l'affrontement de la peur, le dépassement de soi, le mouvement qui amorce l'élan nécessaire à l'adolescent.